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ACTUALITES INTERNATIONALES

MONDE : les océans sont malades

Source : AFP
Le classement opéré a été mis au point par des chercheurs américains et canadiens, qui ont étudié 171 zones économiques exclusives (ZEE) qui s’étendent jusqu’à 200 milles nautiques des côtes et sont de la responsabilité des pays côtiers.
Les chercheurs ont étudié dix domaines différents, parmi lesquels la fourniture de nourriture, la qualité de l’eau, la pêche artisanale, les capacités de séquestration du carbone, le tourisme et la biodiversité.
Benjamin Halpern (Université de Californie), un des responsables de l’étude, a indiqué à l’AFP que c’était « la première fois que l’on comparaît et combinait directement des dimensions très différentes -écologiques, sociales, économiques, politiques- qui définissent un océan en bonne santé ».

« C’est un outil important pour évaluer où on en est et où on veut aller », a-t-il souligné.
Très bien, on a les outils, mais justement sait-on où veut-on aller ?...

L’étude publiée en octobre 2013 fait apparaître un état souvent médiocre des océans.
Au classement de la qualité des eaux, l’île de Jarvis, un petit territoire inhabité du Pacifique sud appartenant aux Etats-Unis, est la 1re avec un score de 86 points sur 100, conjointement avec d’autres îles désertes du Pacifique.
« De toute évidence, la présence humaine a un impact négatif substantiel sur l’océan, et les scores sont en relation inverse avec la population côtière », note l’étude, publiée dans la revue scientifique Nature. Et près de la moitié de la population mondiale vit près des côtes...

En haut du palmarès, les Seychelles, un des seuls pays en développement sont classées dans les 12 premiers, où l’on retrouve aussi le Surinam, et l’Allemagne au 4e rang, en tête des pays habités avec un score de 73 sur 100. Ces deux pays sont talonnés par la Polynésie française (72 sur 100). La France obtient 66 sur 100, juste derrière la Russie (67) et les Antilles Françaises (54).
La Pologne et Singapour se retrouvent en bas de l’échelle. Onze pays d’Afrique occupent les dernières places du classement, avec des scores de 42 à 36, la Sierra Leone étant lanterne rouge.


ROYAUME-UNI : Projet de création d’une vaste réserve marines aux îles Pitcairn

Source : ABC radio Australia

Ces quatre îles Pitcairn, Henderson, Ducie et Oeno Islands, d’une superficie de 47 km2 sont le seul territoire britannique d’outre-mer dans le Pacifique Sud, à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et le Chili.

internet

Bien que probablement les plus éloignées et les moins habitées, les îles de Pitcairn ont un grand projet : celui de la création de la plus grande réserve marine du monde. L’adjoint au maire de Pitcairn s’est récemment rendu à Londres pour convaincre les autorités de placer sous protection toutes les eaux autour des 4 îles, soit 836 000 km2.
Le Conseil de Pitcairn a unanimement voté en faveur de ce projet et attend le feu vert du ministère des Affaires étrangères britannique et du gouverneur de Pitcairn en Nouvelle-Zélande.

Selon ABC radio Australia, le maire de Pitcairn Mike Warren a confirmé que l’idée d’établir un gigantesque parc marin a été prise par souci de l’environnement et aussi pour attirer les touristes : « Nous vivons d’une aide budgétaire actuellement. Et notre budget dépend à 95% du Royaume Uni et ce serait bien que nous puissions nous débrouiller nous-mêmes. Et nous pensons que la création d’une zone protégée est un pas dans cette direction. Mais nous aimerions aussi protéger les eaux de Pitcairn et les trois autres îles. Si vous viviez à Pitcairn aujourd’hui, vous pourriez regarder l’océan par la fenêtre et cet océan est absolument tout bleu. Nous aimerions donc protéger ça. Nous aimerions aussi protéger les animaux, les poissons, toute la vie marine.
L’année dernière, un groupe de National Geographic est venu à Pitcairn. Ils ont pris de superbes photos sous-marines qui montrent clairement la pureté des eaux de Pitcairn et nous aimerions protéger cela. Voilà donc les deux raisons pour lesquelles nous aimerions que les eaux autour de Pitcairn soient protégées. »

voilier coccinelle



Selon l’organisation Global Ocean Legacy : « Les eaux insulaires sont fréquentées par une faune nombreuse et variée, y compris des populations complexes de coraux durs et mous abritant des centaines d’espèces de poissons, dont deux espèces uniques au monde : le poisson-soldat et le poisson-papillon à piquants. Cet environnement préservé et isolé attire aussi des animaux migrateurs importants tels que la gracieuse tortue franche et l’insaisissable rorqual boréal. »

C’est sans doute grâce à sa très faible population (entre 50 et 55 personnes soit 9 familles) que les îles Pitcairn ont pu conserver un patrimoine marin d’une telle richesse.


BASSE CALIFORNIE : 3 échouages en 8 jours

Dimanche 13/10/2013, une monitrice de l’Institut marin de Catalina a trouvé, en apnée, la carcasse d’un poisson-ruban de 6m, appelé aussi régalec, dans la baie de l’île Santa Catalina en Basse Californie. Selon l’Institut, le régalec peut atteindre plus de 15 m, ce qui en fait le plus long poisson osseux du monde.

Régalec, Basse Californie
Marc Bussey

Cet animal rare, en forme de serpent, a une longue nageoire dorsale de couleur pourpre et de grands yeux en forme de soucoupe.

Deux jours plus tard, à 25 miles au-delà du canal à Venice Beach, c’est une très rare baleine à bec de 5m et de 2 tonnes que l’on a retrouvée échouée. Il s’agirait d’un Mésoplodon japonais ou Ginkgo-toothed beaked whale (Mesoplodon ginkgodens) ou d’une baleine à bec de Stejneger (Mesoplodon stejnegeri).

Mésoplodon, Basse Californie
A. Shulman-Janiger

Ces cétacés ondotocètes ressemblent à de gros dauphins dont la taille varie de 4m à 12m, pour un poids de 1 à 10 tonnes. On ne connaît presque rien sur ces animaux qui vivent généralement loin des côtes, dans des eaux profondes. Il y a très peu, voire pas d’observations en mer.

Caudale du Mésoplodon (baleine à bec), Basse Californie
A. Shulman-Janiger

Le mammifère est à l’étude au Los Angeles County Museum of Natural History, et les scientifiques procèdent aux analyses de l’animal et à l’identification de l’espèce.

Mésoplodon, Basse Californie
A. Shulman-Janiger

Dave Janiger prepares to deliver the beaked whale to the Natural History Museum of Los Angeles County. Photo by Alisa-Schulman-Janiger

Le vendredi 18/10/2013, un autre régalec de 5m de long a été retrouvé échoué sur la plage près de Oceanside, en Californie, par des élèves de classe élémentaire. Les géants aquatiques vivent habituellement à plus de 1000/1500 mètres de profondeur. Selon la tradition japonaise, les pêcheurs estiment que ces animaux ont des liens étroits avec les tremblements de terre. En les retrouvant sur la plage, ils seraient comme une sonnette d’alarme prévenant d’un tremblement de terre.

En effet, selon plusieurs rapports, au cours des mois qui ont suivi le tremblement de terre de magnitude 8,8 de terre au Chili en 2010, et un an avant le tremblement de magnitude 9 de mars 2011 qui a secoué le Japon, plusieurs régalecs, appelés "Messagers du palais maritime de Dieu » en japonais, se sont échoués ou ont été capturés près de l’épicentre du tremblement de terre au large de la côte de Honshu.
On ne connaît pas la raison de ces échouages à répétition, en si peu de temps, mais on doute qu’il s’agisse d’une coïncidence. Seraient-ce des manoeuvres de la Marine au large des côtes ? Un tremblement sous-marin de la faille de San Andreas ? Des explorations off-shore en profondeur ? La destruction des fonds marins ?

Régalec, Basse Californie
M. Bussey

Un lecteur sur la page Facebook de « ABC 10 Nouvelles » a émis l’hypothèse que la cause était les radiations en provenance du Japon », en référence au tsunami qui généré la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Les scientifiques vont tenter de trouver une explication possible. Affaire à suivre...

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