Les forêts de l’Est de la Russie et de la Chine restent le seul habitat sauvage des dernières panthères de l’Amour (Panthera pardus orientalis). Un comptage effectué en février/mars 2007 estimait la population sauvage à trentaine d’individus. Un comptage plus récent (2013/14) donnait un chiffre plus près de 80 animaux. C’est mieux que 30 mais encore insuffisant pour assurer l’avenir de l’espèce.
Les menaces
De nombreuses menaces pèsent sur ces quelques panthères vivant encore à l’état sauvage.
Tout d’abord, cette région est sensible politiquement puisque le territoire de la panthère de l’Amour se trouve à la frontière de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord et on sait désormais, grâce aux déplacements observes par le biais des colliers émetteurs que les panthères traversent les frontières.
Deuxièmement, la perte d’habitat et la fragmentation due à l’exploitation forestière - victime de la déforestation, la panthère de l’Amour a perdu 90 % de son domaine vital -, de fréquents incendies d’origine humaine, et les projets de développement planifiés et en cours, comme un important gazoduc, sont des problèmes majeurs.
Troisièmement, les panthères sont très menacées par les braconniers qui les tuent en « représailles" des cerfs prélevés dans les fermes locales de cerfs par les panthères.
Le braconnage des chevreuils et des cerfs sika, la première proie des léopards, présente une menace aussi grande que le braconnage des léopards eux-mêmes.
La panthère de l’Amour est également chassée par les braconniers pour le compte de la pharmacopée chinoise qui attribue à l’animal des vertus médicinales.
Enfin, parce que leur population est faible, les panthères sont menacées par la consanguinité, des maladies introduites, et des catastrophes comme des incendies majeurs.
La conservation de l’espèce
Les programmes de conservation de la panthère de l’Amour incluent des actions dans le domaine de la recherche scientifique, de la surveillance à distance (colliers émetteurs), des brigades anti-braconnage, des mesures anti-feu, des campagnes d’éducation et de prise de conscience, et de la politique.
Un programme international de réintroduction en milieu sauvage d’animaux nés en captivité est en cours. La première partie consistait à établir le patrimoine génétique de la population de panthères de l’Amour issue des zoos.
L’étape suivante du projet était la construction en Russie, près du territoire naturel de la panthère de l’Amour, de deux enclos relativement vastes et éloignés de la présence humaine (hormis les scientifiques en charge du programme). Ces volières sont prêtes à accueillir des panthères de l’Amour.
Cela devrait permettre aux jeunes panthères destinées à la réintroduction en milieu sauvage de s’habituer à ce nouvel environnement, l’objectif à terme étant le relâché de ces animaux. Les programmes de relâché d’animaux sont très longs.
De nombreux facteurs doivent être pris en compte, tels que, bien sûr, la réhabilitation et les réaction des animaux devant être relâchés mais aussi des décisions politiques concernant la protection des habitats et l’application des lois en découlant, notamment.