TENDUA - Association pour la sauvegarde de la biodiversité

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ACTUALITÉS INTERNATIONALES

JAPON : une nouvelle île sortie des eaux

L’îlot en novembre 2013
Garde-côtes japonais/Coast Guards of Japan

Cette île est née d’une éruption volcanique le 20 novembre 2013. Située à environ 1000 km au sud de Tokyo, l’îlot volcanique a émergé non loin de l’île inhabitée de Nishinoshima. Il est constitué essentiellement de lave durcie et mesurait initialement 400 mètres de long sur 200 mètres de large.

L’île de Nishinoshima rejointe par la nouvelle île.
Garde-côtes japonais/Japan Coast Guards.

L’île s’agrandit car des cratères continuent de cracher de la lave. Les cratères de l’île crachent chaque jour près de 200 000 m3 de lave. Pour donner une idée de la quantité, on pourrait remplir 80 piscines olympiques chaque jour avec toute cette lave. Selon la garde côtière japonaise, sa taille est passée, en juillet 2014, à 1550 m sur 1350 mètres, et pourrait continuer son expansion. L’île de Nishinoshima est désormais rejointe par la nouvelle île. Cet ensemble couvre désormais 1,26 km2 du territoire et ne semble pas vouloir cesser de s’étendre.


TUNISIE : apparition d’un nouveau lac

Dans le sud tunisien, à 25km de de Gafsa, une ville de 85 000 habitants, un lac d’une surface de plus d’un hectare et d’une profondeur de 20m, est apparu sur le site d’Effath, un ancien canyon désert, d’ores et déjà été rebaptisé « Gafsa Beach ».

Le lac de Gafsa, apparu début juillet 2014.
internet

L’origine de la formation de ce lac reste encore à déterminer. Une première hypothèse avançait que des secousses sismiques mineures auraient pu fracturer la roche jusqu’à une nappe phréatique. Sous la pression, le million de m3 d’eau qui compose le lac serait alors remonté à la surface. Une éventualité d’abord proposée par un géologue de la faculté des sciences de Gafsa qui l’a finalement récusée.

Selon le commissariat régional de développement agricole de Gafsa, il s’agirait simplement d’une cuvette dans laquelle se seraient accumulées les eaux de pluie. Une dernière hypothèse fait valoir que trois sources d’eau douce seraient apparues et auraient convergé vers le site en question.

Le mystérieux lac est devenu l’attraction privilégiée du coin. Pourtant, la baignade ici comporte deux risques majeurs. D’abord, le bassin dans lequel s’est formé le lac est un ancien site d’exploitation du phosphate, dont les sols de la région sont exceptionnellement riches. Or, ce phosphate est susceptible d’avoir contaminé l’eau, la rendant alors radioactive et cancérigène.
Le journaliste Lakhdhar Souid, originaire de la région et qui suit l’évolution du phénomène depuis son apparition, explique que « les premiers jours, l’eau était limpide, bleu turquoise. Aujourd’hui, elle est verte et remplie d’algues. Cela signifie qu’elle ne se renouvelle pas et qu’elle est propice aux maladies. »

En outre, si l’hypothèse de l’origine souterraine s’avère être la bonne, il est probable que le lac communique encore avec la nappe dont il est issu. Si tel était le cas, des siphons peuvent alors se former et aspirer les baigneurs imprudents vers le fond. Sans compter les concours de plongeons auxquels se livrent les dizaines de jeunes, activité jamais dénuée de risques. Et ce, d’autant plus qu’aucun système de surveillance n’a été mis en place. « Il n’y a aucune sécurité : aucun maître-nageur, et la protection civile est venue seulement les premiers jours », déplore encore Lakhdhar Souid.


MER d’ARAL : disparition programmée en 50 ans

Source : l’Express, oct. 2014

Photo satellite de la mer d’Aral en 1964.
NASA

La Nasa publie une série de photographies qui illustrent le rétrécissement de la mer d’Aral, à cheval sur le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. La NASA pourrait également publié des séries sur ce qui se passe en Alaska, au Colorado...mais ce serait un autre article...

Dans les années 1960, la mer d’Aral, encore alimentée par les puissants fleuves Amou-Daria et Syr-Daria était la quatrième étendue lacustre du monde avec une superficie de 66 458 km2. En 2000, cette superficie était divisée par deux. Cet assèchement, dû au détournement des deux fleuves pour produire du coton en masse, est une des plus importantes catastrophes naturelles du XXe siècle.

En août 2005, la construction de la digue de Kokaral qui sépare la petite partie nord de la mer d’Aral au Kazakhstan du reste de la dépression, s’est achevée, créant la Petite Aral, la préservant ainsi de l’assèchement. Depuis lors, la partie sud initialement appelée Grande Aral ne reçoit pratiquement plus d’eau de surface, est en grande partie asséchée.

Images satellites de la mer d’Aral en 2000 (à gauche) et en 2013 (à droite).
NASA

Ces dérivations ont permis d’irriguer des zones jusque-là désertiques, mais ont tari les sources de revenus des pêcheurs. La poussière du lac, mêlée aux produits chimiques liés à l’agriculture, deviennent même dangereux. 

Rassurez-vous : tout va bien pour nos penderies, nous ne manquerons pas d’acheter encore et encore des jeans et autres articles en coton...à quel prix écologique ??


PLANÈTE : de moins en moins de poissons dans les océans...

Source : interview de Reporterre, oct.2014

Durant l’été 2014, une étude scientifique sur l’impact de la pêche sur les ressources marines a dressé un constat alarmant : les stocks de poissons ne parviennent pas à se reconstituer. Les océans se vident, inexorablement.
La nouvelle est passée inaperçue dans le brouhaha de l’actualité, mais mardi 14 octobre, le Conseil européen de la pêche s’est réuni. Il a adopté des mesures de réduction des prises de cabillauds et de saumons. Mais beaucoup moins que ce qui serait nécessaire pour permettre le maintien durable des stocks de poisson. Didier Gascuel, un scientifique spécialisé dans l’halieutique, a participé à cette importante étude.
« Jusqu’à la fin des années 1990, les quotas ont été peu restrictifs. Du coup, les poissons se raréfiaient dans les eaux européennes. Pendant plus de trente ans, la surexploitation a déstructuré en profondeur les écosystèmes marins. Et depuis 1970, les captures ont été divisées par deux !
Face à cette crise, des mesures plus énergiques ont été prises, avec notamment des quotas plus restrictifs, et plus proches des avis scientifiques. Ces mesures se sont avérées relativement efficaces. En douze ans, la pression de pêche a été divisée par deux. Certains stocks, comme la plie de mer du Nord ou le merlu, se sont reconstitués. C’est un résultat inespéré. Mais attention ; la politique des quotas n’a pas tout résolu, loin de là.
Les résultats espérés ne sont pas tous au rendez-vous. Globalement, les ressources n’augmentent pas comme prévu. Et la biodiversité ne s’améliore pas, ou peu. Surtout, les jeunes poissons sont de moins en moins nombreux. C’est assez inquiétant, et c’est la grande surprise de cette étude.

Banc de beauclaires (Priacanthus hamrur)
M.Dupuis

S’il y a moins de jeunes poissons, cela peut signifier qu’il y a moins de naissances, mais aussi que les larves issues de la reproduction ne survivent pas, faute d’un écosystème suffisamment riche et stable. Et la surpêche n’est pas l’unique coupable.
Les habitats côtiers ont été très dégradés, or ce sont des zones de reproduction importante. De plus, le réchauffement climatique modifie la composition du plancton dont se nourrissent les larves. Bref, il est fort possible que les stocks ne remontent pas.
La crise n’est pas derrière nous. Les grands poissons prédateurs sont toujours en danger, or ce sont eux qui assurent la stabilité des écosystèmes. Et la surpêche a été tellement importante qu’il faudra sans doute des années avant que le milieu marin ne se reconstitue.
Il faut continuer la politique des quotas, sans aucun doute. Mais ça ne suffit pas. Il faudrait aussi développer des zones protégées, où la pêche est complètement interdite, dans les zones de reproduction par exemple.
Nous réfléchissons aussi à mettre en avant les techniques et les modes de pêche plus vertueux. Prendre en compte les différences entre flottilles. Une flottille, c’est un groupe de bateaux de pêche de la même catégorie, qui pêche dans la même zone, comme les chalutiers bretons. Et certaines sont plus vertueuses que d’autres.
On pourrait instaurer un système de bonus-malus, ou moduler les quotas. Mais les pêcheurs sont très réticents, et la régulation n’est pas à la mode en ce moment à Bruxelles. »

lhttp://www.reporterre.net/spip.php...

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