Nitrates et eutrophisation des rivières et plans d’eau
Phénomène naturel sur le long terme (... milliers d’années) qui transforme au fur et à mesure un plan d’eau en marais, puis en prairie et enfin en forêt, l’eutrophisation révèle que les capacités d’auto-épuration d’un milieu aquatique sain ont atteint leurs limites, de façon ponctuelle ou chronique.
En effet, un milieu sain contient une bonne biodiversité avec plein de nutriments, des poissons, et donc un bon taux d’oxygène dans l’eau.
Or, les polluants et autres engrais extérieurs utilisés dans les cultures alentours se déversent naturellement dans les plans d’eau les plus proches… Les engrais permettent aux cultures de pousser plus vite ; dans l’eau, ils ont le même effet sur les algues et autres plantes aquatiques qui, de fait, se développent et entrent en compétition pour l’oxygène avec les autres espèces. L’équilibre naturel est donc bouleversé, l’écosystème s’appauvrit, les plantes et algues gagnent du terrain : c’est l’eutrophisation. Nombre de nos plans d’eau sont touchés aujourd’hui par ce phénomène dû principalement aux pollutions additionnelles telles que les épandages agricoles et les rejets industriels et urbains (lessive, produits ménagers...).
Les solutions : la déseutrophisation
Comme souvent, il existe divers moyens de lutte et d’atténuation (« déseutrophisation »). Ainsi, si la technologie est au rendez-vous, c’est la responsabilité individuelle et le courage politique qui brillent par leur absence. Exemples de ce que l’on pourrait faire :
* diminuer l’utilisation de pesticides et leur arrivée dans les cours d’eau où, en tuant de nombreux organismes, ou en limitant la flore « supérieure », ceux-ci peuvent contribuer à aggraver l’eutrophisation ou à l’induire ;
* procéder à l’analyse agronomique des sols et privilégier les engrais naturels ;
* diminuer l’utilisation de polluants eutrophisants dès l’amont du bassin versant ;
* aménager des bassins versants reconstituant des réseaux de bocage, talus, haies, et bandes enherbées, suffisants en taille et cohérents avec le relief et la pédologie (étude des sols) ; le ruissellement des eaux pluviales peut favoriser l’entrainement de nutriments comme le phosphore qui seront mieux retenus si les capacités d’infiltration du sol sont restaurées ;
* protéger et restaurer des zones-tampons (idéalement combinant une forêt riveraine et et des bandes enherbées) entre les champs et les cours d’eau ;
* remplacer partout les phosphates des lessives par des agents anti-calcaires sans impact sur l’environnement ;
* mieux éliminer l’azote et le phosphore dans des stations d’épuration (qui peuvent être équipées de procédés de dénitrification et de déphosphatation) et de lagunage tertiaire ou fonctionner sur le principe du lagunage naturel.
Bon alors, on commence quand ???