Les sens du requin
L’ouïe est le sens dont la portée est la plus étendue chez le requin
Située de part et d’autre du cerveau et connectée à la ligne latérale, l’oreille interne n’est pas seulement l’organe de l’ouïe, c’est aussi l’organe de l’équilibre, de l’orientation et de la coordination.
Le requin a une ouïe beaucoup plus fine que les hommes et cela est d’autant plus avantageux que le son se propage 5 fois plus vite dans l’eau que dans l’air (1500m/s).
Tapissées de nombreuses cellules ciliées identiques à celles de la ligne latérale, l’oreille interne transmet au cerveau les ondes de basses fréquences elles-mêmes transmises par l’eau à la vitesse de 1500m/s dans la limite de 10 à 1000Hz. (bande de fréquence de l’homme : 25 à 16000Hz). Les requins peuvent suivre à la trace des sons sur beaucoup de kilomètres, écoutant spécifiquement les sons de détresse d’une proie éventuelle blessée.
Pour info, les sonars de détection active des sous-marins supers silencieux se situent à 2000Hz.
Le goût
Le goût est fondé sur une myriade de capteurs sensoriels : des papilles analogues aux nôtres et disséminées non seulement sur la langue, mais aussi sur les lèvres, le palais, le pharynx, et jusque sur la paroi de l’œsophage.
Ces récepteurs lointains expliquent que les squales recrachent souvent un morceau aux ¾ avalé par erreur, après une morsure d’investigation.
Les papilles gustatives de la bouche analysent le repas potentiel pour voir si c’est acceptable. Les requins rejetteront souvent la proie qui est à l’extérieur de leur régime ordinaire (comme l’être humain).
Les principaux récepteurs chimiques sont ceux de l’odorat.
A mesure que le requin avance, l’eau pénètre par les deux narines placées au-dessus et de chaque côté de la gueule, et glisse le long de cellules sensorielles. Les deux cavités nasales agissent à peu près comme nos deux oreilles : l’odeur venant à gauche du requin parviendra à la cavité gauche juste avant de passer à la cavité droite. De cette façon, le requin peut déterminer d’où vient l’odeur captée et prendre cette direction.
Son centre olfactif occupe les 2/3 de son cerveau.
Un grand requin blanc, par exemple, pourrait détecter une simple goutte de sang dans une piscine olympique. La plupart des requins peuvent détecter le sang et des odeurs animales distants de plusieurs kilomètres.
Nota : Goût et odorat ne sont pas connectés, contrairement à l’homme.
La vision nocturne n’a pas de secret pour la plupart des requins
Le tapetum lucidum (tapis choroïdien) est une couche de cellules réfléchissantes disposées sous la rétine agissant comme des miroirs en renvoyant sur les cellules sensorielles 90% de la lumière qui les touche. Cela augmente efficacement le signal visuel, particulièrement dans des niveaux bas de lumière, donnant aux requins une très grande acuité visuelle.
Info :
- Les Lamnidés (requin blanc, seraient sensibles aux couleurs chaudes (rouge, orangé, jaune).
- Le C. longimanus adapte sa vue entre le fond et la surface en 1s alors qu’il faut 30s à un homme pour passer de la pénombre à la pleine lumière.
En plus de ces sens, les requins possèdent un sens que nous ne comprenons pas encore très bien.
L’électro-réception
Les ampoules de Lorenzini et la ligne latérale constituent le système électro-sensoriel des requins. On parle aussi d’électro-récepteurs (détections de 1.05 à 0.05 microvolts/centimètre).
En étudiant la tête d’un requin (nez et rostre), on note une multitude de petits trous : ce sont les ampoules de Lorenzini. Ce sont des cellules réceptrices sensibles électriquement positionnées sous la peau de la tête du requin. Elles détectent les faibles courants électriques et leur direction, produits par chaque être vivant.
Tout être vivant, même immobile, émet un champ électrique si faible, soit-il (battements cardiaques, contraction des muscles). Un poisson caché dans une anfractuosité sera automatiquement repéré. Elles permettent donc de :
- trouver des proies (détection jusqu’à 5 milliardième de volt/cm2 : la + haute sensibilité électrique de tout le règne animal !).
- s’orienter en se servant des variations des champs magnétiques terrestres (rôle de compas ou de boussole, hypothèse scientifique),
- détecter la salinité de l’eau, les gradients de températures et les ondes vibratoires (pour s’orienter).
La ligne latérale permet au requin de s’orienter selon un mouvement ou un son particulier. C’est un canal nerveux rempli de mucus reliant de petits orifices (pores) au fond desquels logent des capteurs sensoriels d’une rare précision, appelées neuromasts. Semblable aux ampoules de Lorenzini, les neuromasts s’ouvrent vers l’extérieur par des pores et détectent le mouvement de la proie.
C’est un jeu de canaux juste sous la peau du requin. Les deux lignes latérales de chaque côté du corps s’étendent de la tête du requin jusqu’à sa queue. L’eau s’écoule le long de ces lignes latérales et pénètre par les pores à la surface de la peau. L’intérieur de la ligne latérale est constitué de petites saillies garnies de cils, qui sont connectées aux neuromasts.
Ces cellules sont sensibles aux ondes de pression de basses fréquences (imperceptibles à l’oreille humaine) : lorsqu’une vibration se propage dans l’eau, elle vient frapper la ligne latérale (rôle analogue au sonar). Tout ce qui bouge dans l’eau produit des vibrations qui se propagent. La fréquence des vibrations dépend de la taille et de l’état de santé de l’émetteur.
Elles enregistrent aussi les variations de pression de l’eau et de température ce qui indique la profondeur et permettent au requin de s’orienter dans les 3 dimensions.
=>Indispensable pour l’orientation, la chasse et à la période de reproduction.
Gare aux photographes et cameramen : le champs électrique diffusé par les appareils attire les requins qui viennent au contact.