TENDUA - Association pour la sauvegarde de la biodiversité

Newsletter n°3

DOSSIERS

2010 : l’année du TIGRE, force, courage, détermination ….mais grand danger d’extinction

Tigre d’élevage coupé en deux par des contrebandiers interceptés en 2004 par la police de la route thaïlandaise
internet

Les estimations optimistes sur le tigre du Bengale vivant en milieu naturel frisaient les 2600 individus en 2007 mais ont été ramenées à 1200 animaux en 2008, soit en-deçà du nombre de tigres qui avaient été recensés en 1973 - ce qui avait déclenché le programme indien de protection du tigre, lancé par Indira Gandhi.

Le tigre de Sibérie est quant à lui estimé à environ 300 dans l’Extrême Orient russe.

Le tigre du Grand Mékong (Laos, Cambodge, Thaïlande, Myanmar, Vietnam), quant à lui, compte moins de 350 spécimens (1200 en 1998).
Moins de 50 tigres sauvages subsisteraient en Chine.

Les « Etats du Tigre » sont le Bangladesh, le Bhutan, le Cambodge, la Chine, L’Inde, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, le Népal, la Russie, la Thaïlande et le Vietnam.

Dans tous ces pays, l’une des principales causes du déclin de la population est liée au braconnage soit pour les besoins de la pharmacopée chinoise, soit pour des trophées.

L’autre grande menace qui pèse sur le tigre est la destruction de son habitat naturel (déforestation, activité agricole, urbanisation) et la fragmentation de cet habitat, due là-encore au développement des infrastructures humaines.

Si les estimations internationales avancent le chiffre de 3200 tigres vivant à l’état sauvage dans le monde – contre 6000 il y a une dizaine d’années – sur à peine 7% restant de leur habitat naturel, il est fort probable que la réalité ne dépasse pas les 2500 individus.

Restera-t-il encore des tigres sauvages en 2022, prochaine année du Tigre ?
TENDUA prépare un dossier plus complet que vous trouverez sur notre site dans les prochaines semaines. N’hésitez pas à nous envoyer les informations récentes que vous pourriez recueillir sur ce grand félin. Merci.


Une nouvelle espèce de félins découverte à Bornéo

En Malaisie, dans l’Etat du Sabah, sur l’île de Bornéo, des scientifiques ont rencontré de nuit, dans la réserve naturelle de Dermakot, un léopard tout récemment identifié et filmé pour la première fois. Le félin, dont la longueur queue comprise atteint environ 3 mètres, a été appelé léopard tacheté de Bornéo (Neofelis diardi) et classé comme une nouvelle espèce et reconnu comme en danger par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Neofelis diardi
En 2010, les premières photographies dans la nature sont faites par A. Wilting et Mohamed Azlan lors de la rencontre fortuite avec un spécimen peu farouche
A. Wilting & M. Azlan

C’est, semble-t-il, le plus gros prédateur sur Bornéo. L’animal n’est pas sans rappeler la panthère nébuleuse (Neofelis nebulosa) appelée aussi panthère longibande qui vit dans le Sud-Est asiatique. Ces deux espèces n’étaient pas différenciées jusqu’en 2007 mais des tests ADN ont permis d’établir les différences génétique, classant de facto le léopard tacheté de Bornéo en espèce différenciée.

Le nombre d’espèces nouvelles zoologiques et botaniques décrites chaque année varie considérablement. Entre 1978 et 1987 vingt-six mammifères ont été découverts ainsi que 231 poissons. Parallèlement, une espèce sur mille disparaît chaque année.


La France face à la disparition du thon rouge

Fin janvier 2010, la Commission Environnement du Parlement européen s’est prononcée en faveur de l’interdiction du commerce international du thon rouge. Ce vote n’a qu’une valeur consultative mais l’interdiction permet de passer à l’inscription du thon rouge à l’annexe 1 de la CITES dont la 15e session de la Conférences des Parties se tiendra à Doha (Qatar) du 13 au 25 mars 2010.

Quant à la France, elle s’est prononcée après l’Italie début février dernier. Toutefois, en y regardant de plus près, son soutien reste conditionné à 3 échéances :

  • 1 - le réexamen des avis scientifiques de L’ICCAT [1] et de la CITES, à échéance d’octobre 2010, et de février 2011 pour le second ;
  • 2 - un délai de mise en œuvre de 18 mois, qui s’ajouterait au délai d’application habituel des décisions CITES, de 3 mois, ce qui revient à au moins 2 saisons de pêche supplémentaires (2010 et 2011) ;
  • 3 - pour les états-membres, la possibilité de commercer du thon rouge en s’affranchissant des frontières intra-communautaires, soit une forme de commerce international … limité à l’Union Européenne.

On peut se demander si le thon rouge n’aura pas disparu quand ces mesures seront appliquées, et regretter la façon dont la France présente ses choix comme étant « une volonté politique de ménager les états méditerranéens ». Si, lors de la Conférence de Doha, les 2/3 des 175 états-membres de la CITES votent pour, alors le thon rouge sera inscrit en annexe 1, mais les lobbies des pays consommateurs vont bon train auprès de plus petits états qui peuvent rêver d’un partenariat économique.
La consommation de thon rouge a largement dépassé les frontières nippones. Si le Japon a absorbé jusqu’à 80% de la production mondiale, aujourd’hui, les sushis, sashimis et autres steacks de thon rouge sont entrés dans notre quotidien, en France, dans toute l’Europe, en Russie et pas seulement dans les capitales.

Pensez-y la prochaine fois que l’on vous voyez du thon rouge au menu…


[1ICCAT : Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique.

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