TENDUA - Association pour la sauvegarde de la biodiversité

Le loup gris commun en France

Portrait de loup
Portrait de loup
« Nous n’avions pour eux aucune haine. Ils faisaient métier de loups comme nous faisions métier d’hommes. Ils étaient créatures de Dieu. Comme nous. Ils étaient nés prédateurs. Comme l’homme. Mais ils étaient restés prédateurs, alors que l’homme était devenu destructeur. »} Paul-Emile Victor - © M. Dupuis

« Loup, y es-tu ? M’entends-tu ? Que fais-tu ? »

France - Parc du Mercantour

Le retour du loup

En novembre 1992, lors d’un comptage de chamois dans le Mercantour (Alpes de Haute Provence), on a observé, grâce aux relevés d’indices de présences (carcasses et excréments), l’arrivée des deux premiers loups gris communs (Canis lupus lupus) en France, vraisemblablement en provenance d’Italie où se trouvait une population protégée depuis 1973.
Dès 1993, un protocole de suivi des populations a été établi dans le Mercantour, puis avec l’extension géographique de la zone de présence du loup, dans plusieurs départements recouvrant l’arc alpin français.
Ce suivi, coordonné aujourd’hui par le « réseau grands carnivores loup-lynx-ours » (ONCFS), repose sur la collecte d’indices de présence. L’analyse au microscope des macro-restes (os, poils, plumes, végétaux) non digérés retrouvés dans ces excréments permet de déterminer le régime alimentaire du loup, et d’évaluer son impact sur la faune sauvage ainsi que sur les populations d’ongulés domestiques. Seul le typage génétique permet de différencier avec certitude les excréments de loup des excréments de renard, de chien, de lynx ou de tout autre animal.
Le taux de croissance moyen de 1996 à 2008 a été de l’ordre de 15%, ce qui est faible pour une population de loups en expansion. Un taux davantage conforme serait de 20 à 30%, qui aurait alors porté la population de loups en France à un chiffre entre 250 et 500 en 2008, en partant de 60 individus en 2000. Ce taux est inférieur à 15% si l’on ne prend en compte que la période 2000-2008 (source V. Fignon pour FERUS, avril 2009).
Aujourd’hui, on considère que la première cause de surmortalité en France est liée au braconnage par tirs et empoisonnements : au moins une centaine de loups ont été éliminés illégalement depuis 2000, soit en moyenne plus de 10 par an, mais la réalité peut atteindre quelques dizaines certaines années. Depuis 2001, plus de 100 loups ont été également tués par collision.

Un animal social
Un animal social
© M. Dupuis

Morphologie et spécificités

Le loup pèse entre 25 et 50 kg, il est un bon nageur et un meilleur coureur encore : sa vitesse de pointe atteint 45-50 km/h et il peut parcourir plus de 60 km en une nuit.
Sa morsure atteint une pression de 150 kg/cm2, soit le double de celle d’un gros chien.
Sa morphologie lui offre un angle de vision à 250° (180° chez l’homme). La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d’une couche de cellules qui lui permettent de voir aussi bien que le jour.
Son ouïe lui permet d’entendre des sons jusqu’à 40 kHz (20 kHz chez l’homme), il perçoit notamment d’autres loups hurler jusqu’à une distance de 6,4 à 9,6 km.

La meute, modèle social du loup

Les meutes de loups varient du simple couple à la douzaine d
Les meutes de loups varient du simple couple à la douzaine d’individus
© M. Dupuis

Les loups vivent en meute. La meute est composée au minimum de deux individus, un mâle et une femelle qui vont former le couple dominant alpha et d’une ou plusieurs générations de louveteaux, formant ainsi une famille complexe où s’établissent des rapports de domination ou de soumission.
Les jeunes restent avec leurs parents assez longtemps pour faire l’apprentissage de la vie sociale et de la chasse. Les jeunes loups quittent ainsi leur meute natale entre 9 et 36 mois. Chaque loup connaît sa place dans la meute, mais des différences de tempérament, de condition physique, d’expérience, ainsi que la maturité sexuelle peuvent influencer l’ordre de la hiérarchie. Une nouvelle meute se forme lorsque deux loups dispersants se rencontrent et disposent d’un territoire approprié (i.e. où la nourriture est accessible et suffisante) pour fonder une nouvelle famille.

Assurance et domination, oreilles droites et queue dressée
Assurance et domination, oreilles droites et queue dressée
© M. Dupuis

Le mâle alpha a le privilège de décider la chasse et de se nourrir en premier sur les proies, c’est également lui qui ordonne la poursuite d’un intrus sur le territoire. Enfin, c’est lui seul qui se reproduit avec la louve alpha à la saison des amours (bien qu’il y ait des exceptions). Lorsqu’un alpha est trop vieux, c’est l’un de ses subalternes qui lui dispute la place de leader et la prend s’il réussit à le dominer.

En Europe, la taille des meutes varie du simple couple à la douzaine d’individus. Néanmoins, des meutes de 40 à 50 loups ont été observées en Amérique du Nord. La taille des meutes dépend de la taille du territoire qui dépend elle-même du nombre de proies.
Elle varie également selon la période de l’année : les principaux facteurs en sont la mortalité et les dispersions. En effet, certains loups décident de quitter la meute ou sont bannis après avoir échoué lors d’un conflit. Des tensions peuvent naître pour plusieurs raisons : quand la nourriture se fait rare et peu disponible (surtout à la fin de l’hiver), pour pouvoir s’accoupler (en hiver de la fin février à la mi-mars) ou tout simplement pour dominer les autres loups.
Pour des animaux sociaux comme les loups, la vie en meute présente plusieurs avantages :

  • Une chasse plus efficace qui permet d’attaquer des proies plus grandes qu’eux comme le cerf érafle, l’élan d’Amérique ou le bœuf musqué (Arctique) ;
  • La protection des louveteaux, leur éducation et l’initiation aux rudiments de la chasse par le jeu - la meute est une véritable nurserie où chaque membre prend soin des petits ;
  • Le fait que seul le couple Alpha se reproduise empêche la prolifération de loups sur un territoire ; de plus, si la nourriture manque, les loups peuvent ne pas se reproduire chaque année.

La reproduction

Le loup mâle atteint sa maturité sexuelle à 3 ans et la femelle à 2 ans. La saison des amours a lieu, selon les régions, de janvier à mars. Les louves subissent une castration psychologique de la part de la femelle alpha, laquelle se montre très agressive durant cette période. Le mâle alpha l’est moins envers ses congénères, ce qui n’empêche pas des combats parfois violents d’avoir lieu. Bien que généralement seul le mâle alpha s’accouple, les autres mâles essaient aussi de s’accoupler avec la femelle alpha. Le mâle alpha essaie alors de s’interposer, mais il peut arriver que certains de ses subordonnés arrivent à leurs fins. Il y a alors compétition spermatique : les louveteaux d’une même portée peuvent avoir des pères différents. Au terme d’une gestation de 61 à 63 jours, la femelle met donc bas entre mars et juin. Les portées comptent trois à huit louveteaux pesant de 300 à 500 grammes. Ils sont aveugles et sourds pendant les deux premières semaines de leur vie. Puis, dès la troisième semaine, ils sortent de leur tanière pour explorer le monde qui les entoure. Après avoir été allaités par leur mère, ils passent peu à peu à une nourriture solide prédigérée et régurgitée par les adultes. Le sevrage a lieu progressivement.

A partir de 6 semaines, les jeunes participent à des jeux sociaux, au cours desquels s’établissent les bases de la hiérarchie entre les jeunes. Au sein de la meute, les jeunes sont en bas de cette hiérarchie : ils s’approchent des adultes dans des postures de soumission (position rampante, tête baissée, regard détourné, oreilles aplaties et gueule fermée). Ils font aussi l’apprentissage de la chasse, vers l’âge de 6 mois. Près de la moitié des jeunes meurent dans leur première année, des suites d’un combat, d’un accident de chasse, de leur inexpérience, de maladies ou encore victimes de prédateurs (ours, lynx).

La communication

Intimidation et début d
Intimidation et début d’agressivité, oreilles baissées et babines retroussées
© M. Dupuis

Les loups sont dotés d’un système de communication complexe constitué d’un code gestuel et de vocalisations pour faire connaître leurs états et leurs intentions.

Attitudes et postures

Loup soumis : tête et queue basses
Loup soumis : tête et queue basses
© M. Dupuis

Les loups adoptent des postures et des mimiques qui traduisent leur état. Elles concernent principalement la face (oreilles, babines,...) et la queue. Quelques exemples :[photos]

état normal oreilles droites et queue baissée
soumission, peur oreilles baissées et queue entre les pattes
état agressif oreilles baissées et babines retroussées
domination oreilles droites et queue dressée
Attention et peur : oreilles dressées et queue entre les pattes
Attention et peur : oreilles dressées et queue entre les pattes
© M. Dupuis

Les différents muscles de la gueule, les yeux, les oreilles et la truffe sont extrêmement importants lorsque les loups expriment leurs sentiments. Montrer les dents, gueule ouverte, oreilles dressées et pointant vers l’avant indiquent une menace par un loup dominant. Les loups dominants regardent librement les autres animaux directement dans les yeux, ce qui est une façon de déclarer et de renforcer leur rang supérieur.
Un loup subordonné rampe vers le dominant, avec la queue basse et les pattes repliées, les oreilles en arrière et vers le bas, dans une posture soumise. À d’autres moments, la soumission active implique un groupe de loups subordonnés entourant le loup dominant avec leur truffe contre lui. Parfois, la meute se met à hurler.

Vocalisations

Les scientifiques sont parvenus à distinguer 5 types d’émissions sonores auxquels correspond une fonction sociale. Il y a ainsi le grondement (menace), l’aboiement (signal d’un danger), les jappements et les plaintes (jeu, affection), et bien sûr le hurlement. Les hurlements, des sons de basses fréquences, se propagent bien dans l’air et peuvent s’entendre à plusieurs kilomètres. Ce dernier est particulièrement important pour la meute. On pense que les loups hurlent pour se localiser, défendre leur territoire en prévenant les meutes voisines, se retrouver, se saluer, maintenir une cohésion dans le groupe ou encore pour rallier la meute avant la chasse.

Leurs gémissements avertissent également les loups aux alentours de la présence de la meute, afin de prévenir contre les intrusions. Tout comme les gémissements, les hurlements sont composés de plusieurs harmoniques ce qui donne l’impression que la meute qui hurle est beaucoup plus nombreuse qu’elle ne l’est réellement. Il arrive parfois qu’un loup solitaire hurle pour se signaler à un conjoint potentiel. Chaque loup a une fréquence vocale distinctive.

Parler par les odeurs 

Loup en plein marquage olfactif avec ses glandes faciales
Loup en plein marquage olfactif avec ses glandes faciales
© M. Dupuis

Le loup utilise son odorat comme outil de communication externe grâce à ses glandes faciales, pré-caudales, périnéales, anales et sous les coussinets des pattes. Ces glandes secrètent des odeurs particulières qui expriment l’état émotionnel de l’animal (peur, agressivité...).

Loup dominant marquant sa nourriture
Loup dominant marquant sa nourriture
© M. Dupuis

Il utilise ainsi des marquages au sol tel que l’urine ou les excréments ou encore une sécrétion des glandes anales qui remplit uniquement cette fonction. Ces sécrétions sont identifiables par n’importe quel loup. Les loups se frottent aussi entre eux, et les odeurs assurent la cohésion du groupe, tout en repoussant les étrangers. Ces marquages servent à délimiter son territoire ainsi qu’à donner des renseignements sur son état (période de reproduction, allaitement…). En outre, ses facultés olfactives lui permettent de distinguer l’odeur de ses congénères et de détecter un animal à 270 m contre le vent et il peut sentir un homme à 2km en moyenne, en fonction des conditions climatiques.

La prédation

Le loup est situé au sommet de la chaîne alimentaire. En conséquence, il ne saurait pulluler, puisque sa densité de peuplement est toujours en étroite corrélation avec l’abondance des proies : trop nombreux, les loups risqueraient de faire disparaître le gibier dont il tire sa subsistance. Cette place de prédateur supérieur lui confère un rôle essentiel d’épurateur et de régulateur des équilibres naturels, car il s’attaque aux animaux malades (endiguement des épidémies), aux jeunes malformés (sélection naturelle) ou imprudents, ou aux vieux animaux. Il contribue ainsi au développement de populations animales saines. La chasse a lieu exclusivement sur le territoire de la meute. Des scientifiques ont observé des loups arrêtant leur chasse car l’animal poursuivi avait pénétré sur le territoire d’une autre meute.

Le régime alimentaire du loup varie à la fois en fonction des différentes régions du monde qu’il habite, mais aussi en fonction de la présence des ressources alimentaires qui varient selon la période de l’année considérée. En été, le gibier est suffisamment abondant pour que le loup soit moins dépendant de la présence de grands mammifères. Il peut alors chasser seul des proies de petite taille et présente un régime alimentaire plus varié : lièvres, lapins, rats, grenouilles, poissons, et même fruits. En revanche, en hiver les proies se font plus rares. Aussi la présence de grands ongulés sauvages (mouflons, chamois, chevreuils, cerfs, bouquetins, sangliers, cervidés pour les pays européens) est-elle nécessaire à la survie de la meute. Contre des proies de cette taille, il chasse en meute, ce qui augmente ses chances de réussite, et de nuit.

Dans le Mercantour, des mouflons (Ovis musimon) ont été introduits dans les années 1950 afin d’assurer du gibier aux chasseurs. Les mouflons du Mercantour constituent donc une espèce déplacée. En 1990, peu avant que l’on ne constate le retour du loup en France, les deux vallées du Mercantour comptaient environ 360 mouflons vivant en troupeaux de 50 individus. Ces animaux n’étaient pas particulièrement peureux, mais ils n’étaient pas adaptés à cet environnement neigeux en hiver. Le mouflon ne monte pas au-delà de 1500m d’altitude alors que le chamois peut monter beaucoup plus haut, jusqu’à 3000m (on en compte environ 12000 sur les 60000ha du parc du Mercantour). L’espèce a donc été super-prédatée par le loup. En 2008, on estime que la population d’environ 80 mouflons est aujourd’hui stable : ceux qui survivent se sont en fait adaptés à cet environnement et à la prédation. Les mouflons représentent 94% du régime alimentaire des loups de la région, notamment pour la meute de Meulière qui compte 6 loups à ce jour et se déplace sur un territoire estimé à 65 km2.

Pour satisfaire ses besoins physiologiques, le loup doit manger globalement entre 2 et 3 kg de viande quotidiennement. Mais il est capable d’ingurgiter jusqu’à 8 kg de nourriture en une seule fois, pour pallier aux périodes où il ne se met rien sous la dent (les loups sont capables de jeûner pendant plusieurs semaines).

Pour en finir avec le Grand Méchant Loup ...

« Les loups craignent l
« Les loups craignent l’homme pour des raisons évidentes, l’homme, lui, a peur du loup par malentendu. ». John Theberge
© M. Dupuis

En Europe, tous les moyens ont été utilisés pour éradiquer le loup : chasses à courre, battues, pièges, empoisonnements, massacres de louveteaux à la tanière ...

  • 813 : Charlemagne crée en France la Compagnie de la Louveterie dont l’objectif est l’élimination des nuisibles : sangliers, renards, blaireaux, loutres et loups.
  • Fin du XVIIIe siècle, la population française de loups est de l’ordre de 10 à 20 000 individus.
  • Au début du XIXe siècle, 5 à 7000 loups sont encore présents dans près de 90% des départements français. En moyenne, 1400 loups sont encore éliminés chaque année.
  • En 1882, les primes allouées sont fortement rehaussées. Elles sonnent définitivement le glas pour le loup en France. En quelques dizaines d’années, le loup n’est plus signalé que dans la moitié des départements français. Outre le poison, le fusil et les primes, la déforestation est une cause importante de l’éradication du loup en France, à l’origine notamment de la disparition de ses proies naturelles. A cette époque, les populations rurales augmentent régulièrement et des défrichements sont effectués, ce qui diminue les territoires des loups et de leurs proies, ainsi que les corridors entre ces territoires.

Malgré le répit accordé par les guerres de 1870 et de 1914-1918, le loup a quasiment disparu au début du XXe siècle. Il semble que les deux derniers loups ont été tués en France en 1942.

Curieux ou craintif ?
Curieux ou craintif ?
© M. Dupuis

Depuis le retour du loup en France, les peurs se sont ravivées.
Si notre civilisation occidentale, bercée par les métaphores du Christianisme désignant le loup comme représentant l’Ennemi du Bon Pasteur en charge des Agneaux de Dieu, et ainsi, justifiant des massacres dont l’animal a été la victime, d’autres civilisations, amérindiennes ou sibériennes, tournées vers le chamanisme, reconnaissent de grandes vertus au loup. Ainsi, les Yakoutes de Sibérie Orientale conseillent de prendre le loup pour ami, car lorsque l’on se trouve de l’Autre Côté, il est le seul qui connaisse l’ordre de la forêt…Quant aux Indiens d’Amérique, c’est pour eux un grand privilège que d’avoir pour frère le loup et d’être protéger par son esprit. L’enseignement amérindien nous explique que le loup est très attentif aux moindres changements de son environnement et il nous enseigne à faire de même et à nous fier à notre instinct, devenant de fait notre guide tutélaire.

Certains scientifiques estiment que la structure sociale des loups est plus proche de celle de l’homme que celle des singes. Les loups passent beaucoup de temps à jouer et ils ne cessent de communiquer. Les observer ne peut que nous sensibiliser aux valeurs les plus nobles que l’on trouve dans le cœur des hommes : ils nous rappellent cette tendresse à laquelle nous aspirons, la loyauté dont nous aimerions être entourée et la curiosité qui nous fait avancer. Le loup est aussi et avant – ou après tout cela, encore et encore, et malgré tout ce que l’homme lui a fait - le symbole de la liberté, sans doute la plus haute des aspirations de l’être humain qui pourtant tolère mal ce qu’il ne peut dominer ….

Myriam Dupuis - Mai 2009

Communiqué de Presse du 2 juillet 2015 du collectif CAP LOUP

La ministre de l’écologie (S. Royal) vient de publier deux arrêtés fixant les conditions de tirs et le nombre de loups pouvant être tués pour la période 2015-2016. Ces mesures entérinent une politique de destruction dictée par les lobbies agricoles et cynégétiques, au mépris de la demande des citoyens et des obligations de notre pays. Les associations de CAP Loup demandent le retrait de ces arrêtés et portent plainte contre la France.
Ces arrêtés ont été pris alors qu’ils avaient été massivement rejetés par les citoyens lors de la consultation publique, et alors que les Français sont opposés à la destruction des loups (sondage IFOP 2013). L’État obéit aux syndicats agricoles et au monde de la chasse, par des mesures contraires à toute idée de coexistence entre le loup et l’élevage.

Les loups peuvent désormais être abattus même si le bétail n’a pas été attaqué, même s’il n’est pas protégé, et jusqu’à six mois après qu’il est rentré. Les tirs sont possibles jusque dans le cœur des parcs nationaux. Les éleveurs continuent à être subventionnés et indemnisés sans contrepartie ni incitation à protéger leur troupeau.

Le nombre de loups pouvant être tués en 2015-2016 augmente de 24 à 36, alors que la population de loups est en baisse d’après le suivi officiel (ONCFS : 301 loups estimés en 2014, 282 loups en 2015). Les abattages (19 légaux en 2014-2015) ont pourtant montré leur inefficacité depuis des années puisqu’ils n’empêchent par les attaques de continuer sur les troupeaux insuffisamment protégés qui concentrent l’essentiel de la prédation.

Nous demandons depuis un an à rencontrer Ségolène Royal pour lui faire part de nos propositions en faveur d’une meilleure cohabitation entre le loup et le pastoralisme. La ministre de l’écologie refuse de recevoir les associations écologistes, tandis qu’elle reçoit les syndicats anti-loups et applique leurs doléances.

En organisant une chasse aux loups qui met en péril le retour de l’espèce au niveau national et sans chercher à favoriser la coexistence avec les activités agricoles, l’État met la France en infraction par rapport à la convention de Berne et à la Directive Habitats-Faune-Flore. Nos associations portent donc plainte contre la France auprès de la Commission européenne.

Les associations de CAP Loup

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